Les aventures de Robin Jouet. Guyane française. Partie 1

Page 201

DE

ROBIN

JOUET.

177

véders, de telle sorte que je ne pouvais rien voir, si ce n'est d'autres arbres. Ainsi, dans une ville, quand on monte sur le toit d'une maison moins élevée que les autres, on ne découvre que les toits voisins. E n fin, à force de chercher, je finis par aviser un grand palmier, qui me p a r u t devoir dominer l'île entière et l'horizon. J'y montai à g r a n d ' p e i n e , à l'aide de lianes et d'encoches pratiquées çà et là dans sou tronc lisse, car il ne portait de branches qu'à son sommet. Une fois arrivé en h a u t , je fus largement payé de mon ascension par le spectacle qui s'offrit à mes regards. Tout d'abord j'aperçus la terre ferme e l l e - m ê m e , c'est-à-dire une longue bande verdâtre qui s'étendait à perte de vue du côté du soleil couchant. Mais cela paraissait t r è s - é l o i g n é ,

à plus d'un jour de

voyage peut-être. Partout ailleurs, c ' e s t - à - d i r e des trois autres côtés, je ne vis que la m e r , et au milieu d'elle le bas-fond sur lequel j'avais échoué. Bien qu'il fût en entier recouvert par les flots, comme tout le reste de l'Océan, je le distinguai très - n e t t e m e n t , grâce à la nuance particulière de son eau, et surtout aux arbres tombés qui le surmontaient par places. Il semblait s'étaler à mes pieds en quelque s o r t e , g r a n d comme un champ d'une centaine d'hectares au plus, 12


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.