Les aventures de Robin Jouet. Guyane française. Partie 1

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DE

ROBIN

JOUET.

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C'était un billot tout t r o u v é , sur lequel je pouvais détailler mon gibier, qui était trop gros pour être rôti d'un seul morceau. Je mis le singe dessus, et, après avoir tant bien que mal affilé mon sabre sur l'acier de la crosse de mon fusil, je commençai mon métier de b o u c h e r - r ô t i s s e u r . Mais, au m o m e n t o ù , après avoir coupé une des cuisses de ma victime, je me préparais à détacher du tronc sa tête inutile, je sentis tomber sur mes épaules quatre pattes légères et humides. P u i s , presque en m ê m e t e m p s , je fus saisi par le cou et d u r e m e n t m o r d u à la j o u e , dans la barbe. Je laissai tomber à terre mon sabre et le singe pour porter mes mains à mon cou. Deux espèces de mains tenaces prirent mon bras g a u c h e , et aussitôt je me sentis m o r d u à ce bras comme à la joue. Sans tenir compte de la m o r s u r e , je saisis une des pattes mêmes qui étreignaient m o n b r a s , puis je baissai un peu la tête, et, tirant vivement la patte que j ' a vais saisie, je jetai par terre u n gros singe de la taille de celui que j'avais tué. Il essaya encore de m o r d r e et mordit de nouveau en effet m a main gauche ; mais je le pris au cou, comme un faible enfant dont il avait l'aspect, et, l'étranglant à moitié, je lui fis lâcher prise. Après q u o i , presque en m ê m e t e m p s , je 10


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