Les aventures de Robin Jouet. Guyane française. Partie 1

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AVENTURES

fait mon éducation, et je ne savais pas, comme je l'ai appris depuis, grâce à eux, suivre un pied jusque sur la terre sèche. Je dus chercher une autre proie. Les singes faisaient à eux seuls plus de bruit que tous les oiseaux réunis; je pensai à eux d'abord. Chaque fois que j'arrivais à un massif d'arbres où s'agitait une de leurs b a n d e s , ils criaient comme si je les avais écorchés vivants, et tout en se sauvant me manifestaient tant d'hostilité, que je préférais commencer par un d ' e u x , d ' a u t a n t plus que j'en avais aperçu de très-gros. J'avisai donc un des bosquets d'où sortaient des cris violents, et me dirigeai de ce côté. Je ne fus pas longtemps sans trouver ce que je cherchais et même au delà de mes espérances. Sur un arbre m o r t , étalant ses branches décharnées et blanches comme des os de squelette qu'il était, une demi - douzaine de singes se promenaient en h u r l a n t . Leur pelage, d'un rouge j a u n e - c l a i r , reluisait au soleil à la façon d'une étoffe de soie. Ils marchaient sans se presser, comme des sentinelles à côté d'une porte, allant et venant sur la même b r a n c h e , ou se p e n d a n t par la queue en me regardant avec des cris et des grimaces dont l'hostilité ne se pouvait méconnaître. A chaque pas que je faisais en me rapprochant de leur massif, leurs


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