DE
ROBIN
JOUET.
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et mon sabre au pied d ' u n arbre; puis me mis à genoux dans les h e r b e s , afin de r a m p e r jusqu'aussi près que possible des animaux. Le soleil, encore bas sur l'horizon et entièrement masqué de ce côté par le b o s q u e t , laissait un large espace d'ombre qui devait protéger m a m a r c h e . De plus, les herbes étaient hautes à cacher un
enfant debout. J'avais
toutes chances d'arriver invisible à. petite portée du cerf et de sa h a r d e , où alors je choisirais m a victime à mon aise. P o u r plus de sûreté, je
laissai
mon chapeau en route dès le premier p a s , e t , le fusil au p o i n g , me mis à r a m p e r à plat ventre ou à peu près. Cent cinquante mètres à parcourir de la sorte pour tuer une grand'bête, c'est si peu de chose quand on a vingt ans ! J'étais à dix pas au plus de mon point de d é p a r t , et pour la première fois je levais la tête à fleur des herbes, afin de regarder si j'allais bien dans la direction de mes proies, lorsqu'il me sembla voir les herbes r e m u e r à quinze ou vingt pas de m o i ,
par
mon côté droit. L'idée d'un serpent traversa
mon
esprit. Je retins mon souffle, tout en j e t a n t les yeux sur les capsules de mon fusil, et me mis à regarder avec attention la place où la prairie m'avait paru