CHAPITRE
VI
S a v a n e e n î l e . — S a n s c a p s u l e s et s a n s e a u ! — U n e m a u v a i s e n u i t , m a i s u n e b o n n e i d é e . — Deux c o m p a g n o n s d e c h a s s e . — La m o r t d'un jaguar.
Le soleil baissait, et son disque r o u g e , scintillant des feux de l'équateur, dardait dans le ciel une lumière électrique à rayons d'or. Sous ces rayons et comme baignée par eux, une plaine qui pouvait avoir trois à quatre lieues d'étendue s'étalait verdoyante de ce beau vert clair des savanes
améri-
caines. De véritables îlots d'arbres couverts de fleurs s'élevaient de loin en loin sur la p r a i r i e , semblables à des bosquets plantés sur une pelouse de h a u t gazon. Un lac aux eaux çà et là miroitantes entre des arbustes en fleur resplendissait sous les rayons du soleil. Enfin, à l'horizon, comme pour faire ressortir le paysage, une forêt presque noire à force de verdure entourait la prairie par tous côtés.