Les Antilles Françaises, particulièrement la Guadeloupe. Tome II

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(455) duchesse de Penthièvre avait, disait-on, fait mille questions à son égard, et que le duc écrivit à son chargé d'affaires qu'il entendait entrer de moitié dans les 150,000 écus qu'il avait fournis au prince. Celui-ci n'avait pas voulu en prendre davantage, et avait refusé les offres qu'on s'était empressé de lui faire de toutes parts. Le ministre de la marine, dans sa lettre du 18 juin, au marquis de Caylus, témoignait combien il était indigné de cette mistification, et annonçait que ce prétendu prince était un déserteur des valets de la troupe de ta maison du roi; mais l'amour-propre empêcha les Martiniquais d'en rien croire. Le ministre écrivit de nouveau le 17 juillet; le 4 août suivant des lettres patentes du roi f u r e n t expédiées par triplicata au gouverneur-général et à l'intendant de la Martinique pour faire faire le procès à l'imposteur. En septembre le ministre de la marine entretenait encore une correspondance, avec diverses personnes, au sujet de Cette aventure, et ne cessait de témoigner sa surprise sur le rôle du faux prince et sur l'illusion qu'il avait produite à la Martinique. Cependant le Raphaël voguait tranquillement. Le prince descendit à Faro, en Portugal, et y fut reçu en altesse. Il se rendit à Séville , précédé d'une grande réputation de galanterie qu'il établissait chaque jour davantage. Au milieu des fêtes qu'on lui donnait, on l'arrêta un jour, par ordre du roi d'Espagne, et on le conduisit dans une petite tour, quoiqu'il se dît né souverain comme le roi. Ennuyé dans cette tour, il la quitta par la porte qu'il trouva ouverte, et se rendit aux dominicains, qui eurent beaucoup de peine à consentir qu'on le tirât de chez eux, pour le


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