Les Antilles Françaises, particulièrement la Guadeloupe. Tome III. Partie 2

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(339) veil sur tout ce qu'on devait appréhender, dans ce

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moment critique, de l'influence du major de place. La manière dont il fut procédé le lendemain à un emprunt de cinq cent mille francs , dont o n lui attribua l'idée, vint encore augmenter les défiances. Cette opération, une des plus délicates de l'administration financière, surtout dans une colonie o ù l'on réclame encore le paiement d'anciens e m prunts , était du ressort particulier de l'intendant, et exigeait une publicité et des formalités telles que chacun pût s'assurer du recouvrement et de l'emploi des fonds. L e gouverneur et le major de p l a c e , en leur privé n o m , chargèrent de cette opération , le 20 mai, un affidé de ce dernier, qui n'avait ni caractère p u blic , ni propriété particulière, ni maison d e ' c o n i m e r c e , et qui n'était que défavorablement c o n n u des négocians. Dans les premiers momens d'enthousiasme, les commerçans de la Pointe-à-Pîtrc, et les habitans de la Grande-Terre, empressés de venir au secours du g o u v e r n e m e n t , s'étaient montrés disposés à faire toutes sortes de sacrifices. Mais, trompés dans ce qu'ils attendaient du g o u v e r n e u r , qu'ils voyaient toujours sous la direction de ses deux favoris , et alarmés d'un m o d e d'emprunt aussi étrange , ils accoururent auprès du commandant en sec o n d pour lui faire part de leurs craintes. L e négociateur de cet emprunt, ne réussissant pas dans sa mission, vint aussi le sommer de réunir les négocians pour les obliger à y souscrire. La lettre qu'il lui re-


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