Les Antilles Françaises, particulièrement la Guadeloupe. Tome III. Partie 2

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1814. débarquement des troupes françaises, reprocha au gouverneur de l'avoir permis, et lui fit entendre que la cour de Londres l'en rendrait responsable, si le congrès de V i e n n e venait à se dissoudre. L e général persista dans son refus, et dit, avec impatience : Je ne puis voir dans ce commandant qu'un envoyé du roi de France, à qui la colonie devrait être remise depuis le l 5 septembre, ainsi que tous les finds existons dans les caisses locales , et je ne sais pas pourquoi l'on me force à les retenir. Ainsi le commandant en second parvint à soustraire aux mains de l'agentdes Anglais les propriétés des commerçans français ; mais il ne put garantir celles de la colonie. Les nombreux canons de b r o n z e , les affûts, les munitions, les approvisionnemens de toute e s p è c e , tout, jusqu'aux barres de fer déposées depuis 25 à 3o ans dans l'arsenal, fut enlevé avec la rapacité la plus minutieuse et sous les y e u x des Français indignés, mais spectateurs impuissans de ces actes d'une révoltante iniquité. Dans le dessein de semer la division entre les hommes de couleur libres et les blancs, et d'allumer entre eux le flambeau de la discorde, le génie du mal qui planait sur la G u a d e l o u p e , y répandit le bruit d'un complot d'insurrection formé par les gens de couleur. Ils devaient, disait-on, profiter de l'instant du départ des Anglais p o u r se révolter. Ce bruit acquit de la consistance par l'abandon affecté de toute mesure de p o l i c e , qui permettait l'introduc-


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