Les Antilles Françaises, particulièrement la Guadeloupe. Tome III. Partie 2

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(313) qu'ils venaient de répandre. Il en fit de vifs reproches à l'homme que la faveur et une aveugle c o n fiance lui avaient donné pour collègue, dans une mission devenue si épineuse; et, persistant à réclamer l'exécution des traités, sa constance fut c o u ronnée par un premier succès. Une douzaine de bâtimens de c o m m e r c e , partis des ports de France, sur la foi du traité de Paris, étaient arrivés successivement à la Pointe-à-Pitre, chargés de denrées pour la G u a d e l o u p e , qu'ils croyaient remise aux agens du roi. Ils la trouvèrent encore occupée par les tronpes et les autorités britanniques. Les lois prohibitives anglaises s'opposaient à la vente de ces cargaisons. P o u r mettre à profit â k t e circonstance, l'administrateur des Anglais proposa

d'autoriser

cette v e n t e , mais en prélevant, à leur profit, le droit énorme de dix pour cent sur les marchandises nouvellement arrivées. Il ne restait plus alors que 1400 hommes de troupes anglaises dans la c o l o n i e ; tout le reste avait été embarqué, et le général Skinner, ne voulant pas s'exposer à la résistance qu'il était certain d'éprouver de la part du commandant en s e c o n d , appuyé par toute la c o l o n i e , fut retenu par la crainte qu'une taxe si injuste et si onéreuse n'occasionât quelque soulèvement ; il refusa de l'établir. L e chef de l'administration, désolé de perdre cette belle p r o i e , s'en vengea en dépeignant ce commandant sous de noires couleurs ; il se plaignit des moyens qu'il avait mis en œuvre pour obtenir le

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