Les Antilles Françaises, particulièrement la Guadeloupe. Tome III. Partie 2

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( 3o5 ) matin dans la rade de la Basse-Terre. À la G u a d e - 1814. l o u p e , c o m m e à la Martinique , l'apparition

des

Français chargés de rallier à la métropole une colonie dévouée, y fit éclater les transports d'une joie inexprimable. O n pouvait j u g e r , par les cris et les démonstrations des habitans de toutes les classes et de toutes les couleurs, accourus sur le rivage , combien était vif leur attachement à la France. Des canots vinrent en foule environner le vaisseau ; le son des instruments et des chants chers aux Français, retentissaient de toutes parts. T o u s les habitans de la ville se présentèrent pour servir d'escorte aux commissaires du roi. Rentrer sous les lois de la métropole, être soustrait au j o u g de l'étranger, si humiliant et si dur lorsqu'il est imposé par des mains qui furent françaises ; tant de souvenirs et d'espérances exaltaient à la fois tous les sentimens et plongeaient la population entière dans une espèce d'ivresse et de délire. L e gouverneur anglais, que les commissaires trouvèrent seul d ' a b o r d , parut surpris des ordres dont ils étaient porteurs et un m o m e n t prêt à faire la remise de la colonie. Mais, entre la première et la seconde entrevue, ayant consulté le chef de l'administration , il ne fut plus o c c u p é qu'à chercher des prétextes pour éluder, o u du moins pour retarder l'exécution du traité. La colonie n'était pas entièrement dépouillée; il s'agissait de gagner du temps,

afin

de p o u v o i r enlever tout ce qui n'avait pas e n -

core été pris. III.

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