Les Antilles Françaises, particulièrement la Guadeloupe. Tome III. Partie 2

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joug sous lequel les colons étaient abattus, leur pa- 1810 raissait moins odieux encore par son poids que par à la main qui le leur imposait. Le système prohibitif des Anglais ne leur permet ni de transiger avec les étrangers ni de traiter des ennemis conquis avec la même faveur que les sujets bretons. Aussi les denrées de la Guadeloupe ne furent-elles pas plus admises que celles de la Martinique à entrer en concurrence avec celles des c o lonies anglaises , pour la consommation intérieure de la Grande Bretagne, o u de ses établissemens dans les quatre parties du monde. Elles subirent, c o m m e marchandises étrangères, l'inévitable loi de l'entrepôt; la rigueur de cette loi équivalait à

une

prohibition absolue, dans un temps o ù le blocus continental ne permettait pas de les exposer sur les marchés de l'Europe. Les habitans de la G u a d e loupe firent, au ministère anglais, de vives mais inutiles représentations contre une mesure qui c o n sommait leur ruine ; le mémoire qu'ils adressèrent au comte de Liverpool trouva ce ministre inflexible. Les denrées étant sans débouchés

les cultu-

res furent négligées; le prix des commestibles augmenta au point que les habitans ne pouvaient plus se procurer ceux nécessaires à la subsistance de leurs familles et de leurs esclaves. La dépopulation des ateliers devenait effrayante; les villes étaient désertes , les magasins se fermaient, l'argent avait disparu. Pour surcroît d'infortune le sursis au paie-

1814.


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