Les Antilles Françaises, particulièrement la Guadeloupe. Tome III. Partie 2

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( 280 ) 1810 a 1814.

milices cachait aussi un tout autre objet que le maintien de l'ordre o u la défense extérieure de l'île. Une proclamation, du 13 octobre 1 8 1 0 , annonça qu'elles allaient être réorganisées p o u r la sûreté de la colonie. E n cas d'attaque de l'ennemi, (c'est-àdire des F r a n ç a i s ) , les habitans libres, de toutes couleurs qui se présenteraient volontairement, d e vaient seuls être appelés à les repousser et à c o m battre avec les troupes anglaises. Les colons avaient appris, à leurs dépends, à connaître la foi britannique; ils se confièrent d'autant moins en ces assurances, que le n o m b r e des troupes , existant à la Guadeloupe , suffisait pour y conserver la tranquillité : aucun ne se présenta. U n e ordonnance du gouverneur, rendue le 10 juillet 1 8 1 1 , porta que chaque habitant, depuis 16 jusqu'à 60 ans, était tenu, dans le délai de quinze jours, de s'inscrire p o u r faire partie des. milices, et affecta aux miliciens l'uniforme anglais. C'était assimiler aux sujets et même aux soldats du roi de la G r a n d e Bretagne, des hommes qu'une conquête passagère lui avait soumis, mais sur lesquels aucun traité ne lui donnait des droits de souveraineté; tous refusèrent de s'enrôler. Il est probable que les chefs de la colonie avaient compté sur ce refus et c a l c u l é , à l'avance, ce qu'il devait leur rapporter; une amende

choses devaient rester dans le m ê m e état où les Anglais les avaient trouvées, et leurs chefs n'avaient pas le droit d'opérer les divers changemens qu'ils firent.


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