Les Antilles Françaises, particulièrement la Guadeloupe. Tome III. Partie 2

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CONCLUSION.

OSER dire que la découverte et la possession des Antilles nous ont été moins utiles qu'onéreuses, ce serait s'exposer peut-être à soulever de n o m b r e u x et puissans antagonistes. Cependant, l'histoire q u ' o n vient de parcourir semble démontrer que ces îles, loin d'avoir é t é , p o u r la F r a n c e , des m o y e n s de prospérité, n'ont cessé d'épuiser ses générations et ses ressources. Q u e ce résultat provienne de l'ignorance du parti qu'elle aurait p u en tirer o u d'une mauvaise administration, il n'en est pas moins réel. A la vérité, sans le N o u v e a u - M o n d e nous aurions moins de produits et moins de jouissances, mais aussi nous serions plus riches en patriotisme et en vertus - car les richesses démoralisent l ' h o m m e , et la mollesse c o r r o m p t tout ce qui doit être fort et grand. Les R o m a i n s , si indépendans d'âme et de c o r p s , si redoutables quand ils étaient pauvres, ne virent-ils pas tomber leur république quand le luxe l'eut envahie? E t plus r é c e m m e n t , l'Espagne, avec ses mines d ' o r , n'a-t-ellé pas vu s'éteindre son i n dustrie et sa vigueur? Mais des considérations aussi élevées s'écartent de notre b u t ; forcés de vivre avec I


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