Les Antilles Françaises, particulièrement la Guadeloupe. Tome III. Partie 2

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( 397 ) À huit heures du soir, o n lui fit traverser la ville 1815. entre deux haies de troupes britanniques , pour l'embarquer sur une frégate; et les habitans qui voulurent lui parler furent brutalement repoussés. E n montant à b o r d , son portefeuille disparut, et on brisa une cassette qu'on croyait sans doute renfermer un trésor; elle était pleine de divers objets de toilette en p l o m b . L e portefeuille o ù l'on espérait trouver l'adresse de la Pointe-à-Pître, et une correspondance qui pût fournir matière aux listes de proscription qu'on préparait, ne contenait que des papiers étrangers aux cent jours, à l'exception d'un recueil d'ordres, donnés au moment de l'attaque, et qui, en désappointant les curieux, durentau moins les convaincre de l'esprit de modération qui les avait dictés. Les troupes furent indignement spoliées à b o r d de quelques bâtimens anglais, et cependant leur colonel était au milieu d'eux. T o u s les prisonniers furent relégués dans la rade des Saintes, le gouverneur seul resta libre à la Basse-Terre, o ù parurent, dans tout leur jour la bonne foi des Anglais et leurs intentions protectrices. Dès qu'ils furent maîtres de la c o l o n i e , ils firent courir le bruit qu'il était probable que les trois couleurs seraient conservées en France, parce qu'il paraissait constant qu'un nou-

veau prince était monté sur le trône. Tel était le dévouement en faveur de Louis XV1I1, dont eux et leurs partisans s'étaient targués, mais dont ils se hâtèrent de se prévaloir aussitôt que des n o u -


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