Les Antilles Françaises, particulièrement la Guadeloupe. Tome III. Partie 2

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( 389) aucune instruction. L e capitaine de gendarmerie J8I5. Vincent d i t , à haute voix, au commandant en s e cond , qu'après avoir sondé les esprits, il voyait bien q u ' o n ne voulait pas se battre. Ainsi s'évanouit l'espoir de repousser les Anglais ; le commandant en second reconnut alors toute la grandeur du sacrifice personnel qu'il avait fait à la c o l o n i e , le 18 juin ; les nouvelles de la perte de la bataille de W a t e r l o o , les résultats qu'elle devait a v o i r , ne permettaient plus de se faire illusion. Les soins que chacun prenait déjà de se ménager des excuses désillèrent ses y e u x , et il ne put se dissimuler que sur sa tête seule allait peser tout le poids du mouvement qui s'était opéré à la Guadeloupe. Mais c o m m e aucune ambition, aucun intérêt personnel n'avait dirigé ses actions, ce qu'il avait v o u l u le 18 juin, il le voulait encore le 8 août ; c'était le salut de la Guadeloupe. Ne pouvant plus la garantir du j o u g des A n g l a i s , il dédaigna le soin de leur disputer sa tête, ne songea jusqu'à la fin qu'à préserver la colonie de tout ébranlement, et à préparer ceux que révoltait la

présence de l'étranger, à se soumettre à l'empire

des circonstances. L a position de Dolé se trouvant en l'air par l ' o c cupation de Pautrizel, et l'ennemi faisant filer des troupes vers le morne Boucanier,

le commandant

en second fit reculer les siennes, et les échelonna sur les hauteurs de la Basse-Terre, pour couvrir la ville. La pluie abondante qui ne discontinuait pas, la proclamation menaçante des Anglais , l'aspect


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