Les Antilles Françaises, particulièrement la Guadeloupe. Tome III. Partie 2

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( 269 ) ministration française. Les impôts étaient moindres, quoiqu'il y eût prodigalité dans leur emploi. Cependant les taxes étaient encore très-onéreuses ; jointes aux recettes casuelles , elles produisaient chaque année des sommes considérables; on a calculé qu'elles dépassaient de beaucoup les dépenses, mais ce ne fut point au profit de la colonie que ses administrateurs firent tourner cet heureux état de son trésor. Ils sentirent pourtant la nécessité d'en consacrer une partie à des établissemens d'utilité publique; mais en dépensant, en apparence, des sommes considérables, ils n'élevèrent que des édifices en planches, vrais châteaux de cartes, qui coûtèrent autant à la colonie que des palais en pierres. 11 en fut ainsi des chemins à peine c o m m e n c é s , et dont il ne resta bientôt plus de traces. 11 eût fallu d'autres actes pour affaiblir, dans les esprits, l'impression qu'avaient produite la destruction de la léprosie à la Désirade, l'envoi des infirmes à la Pointe-à-Pître, l'incendie du bourg de Deshayes, et le brûlot de la Basse-Terre. Le chef de l'administration ne se le dissimulait pas, et cherchait à ramener , vers le gouverneur, l'opinion q u i , en général, ne lui était pas favorable. Dans ce dessein , il proposa de répartir une somme d'environ 3 o , o o o livres coloniales ( 1 8 , 0 0 0 francs) entre les habitans du quartier de Deshayes, pour les indemniser du pillage de leurs biens , et de la destruction de leurs habitations. L'amiral, naturel-

1810

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