Les Antilles Françaises, particulièrement la Guadeloupe. Tome III. Partie 2

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( 36o ) 1815. loir en donner aucun; il répondit aux instances réitérées qui lui furent faites, que le lendemain matin il ferait connaître sa volonté : cette singulière hésitation s'expliquera plus tard. Des deputations nombreuses de la ville se rendirent chez le commandant en s e c o n d , pour le félici-

ter d'avoir sauvé la colonie, et le presser de pren-

dre en main les rênesdu-gouvernement. Il résista à leurs vives sollicitations, renouvela, en présence de beaucoup d'officiers, la déclaration qu'il avait faite à son départ de la Pointe-à-Pître, et obtint de ces députations qu'elles iraient immédiatement chez le gouverneur, pour l'engager à reprendre ses fonctions (1). Elles y furent et lui demandèrent, c o m m e un acte indispensable à la tranquillité, le renvoi de l'ordonnateur et du major de place. L e g o u v e r neur, avouant que le premier n'avait pas su se faire aimer, l'abandonna sans p e i n e , mais il témoigna le désir de conserver le major de p l a c e , avec lequel

(1) On a dit, dans le procès, que le commandant en second n'avait opéré le mouvement que par ambition, et que le gouverneur n'avait repris ses fonctions qu'à la sollicitation des habitans de la Basse-Terre et pour sauver la colonie de l'anarchie. L'auteur en appelle ici à la c o lonie et à la conscience du gouverneur : dans ce moment là n'eût-il pas suffi d'un geste de la part du commandant en second pour s'investir du pouvoir ? et n'est-ce pas au c o n traire d'après ses instances que les diverses députations allèrent engager le gouverneur à le reprendre?


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