Les Antilles Françaises, particulièrement la Guadeloupe. Tome III. Partie 1

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croissant, et que le général était sur le p o i n t d'être tout-à-fait abandonné. Vers midi une compagnie de grenadiers se p r é senta en armes à la porte de Pélage et le prévint que la force armée le demandait au fort de la v i c toire. Surpris d'une demande et d'un appareil aussi singuliers, il crut q u e , devenu suspect aux soldats, o n venait pour l'arrêter. Sa famille fondait en larmes; il se mit en marche au milieu des grenadiers , mais, arrivé au f o r t , il fut accueilli par des acclamations de joie, et les troupes, formées en carré, le

proclamèrent général en chef de l'armée de la Guadeloupe. Il vit le piége q u ' o n lui tendait; en acceptant, il se rendait complice des insurgés ; en refusant, le commandement passait à l'officier le plus fougueux, a Ignace, qui voulait à toute force marcher à leur tête pour aller combattre le capitaine-général, et la guerre civile s'allumait partout. Pélage eut en vain recours à son ascendant pour les détourner de c e dessein; ses efforts furent inutiles , et dans cette al-

ternative , il accepta le commandement en

chef,

mais à condition qu'il n'aurait, d'autre titre que c e -

lui de chef de brigade, que lui avait conféré la métropole, se promettant de se démettre de ces f o n c tions entre les mains du général dès que l'ordre serait rétabli. Cette première atteinte ne fut pas plutôt portée à l'autorité légitime, que les insurgés, excités par

Ignace, Noël, Corbet, Codou et plusieurs autres


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