( 80 ) An IX (1801)
L e capitaine-général s'y transporta sur-le-champ, fit investir la ville, la mit en état de siége, cassa la municipalité , ordonna
des visites domiciliaires
parmi les hommes de couleur qui avaient participé au mouvement, fit arrêter tous ceux qui lui parurent suspects, et traduisit devant un conseil de guerre les conscrits présumés coupables. Trois d'entre eux furent condamnés, le 4 fructidor ( 22 août ) à dix , à cinq et à deux ans de fers ; leur compagnie fut dissoute, et ceux q u ' o n soupçonna de mutinerie, furent incorporés dans les sapeurs o ù o n les s o u mit à un travail dur et pénible. U n mulâtre de An X (l80l)
23 ans fut condamné à mort le 12 vendémiaire (4 octobre ) et fut fusillé dans les vingt-quatre heu-
res; quatre autres furent renvoyés à la décision du
premier chef. La consternation devint générale parmi tous les gens de couleur lorsqu'on les eut réunis à la BasseT e r r e , et aussitôt après à la Pointe-à-Pître, p o u r
leur déclarer que puisqu'ils étaient les ennemis du
Gouvernement, on les ferait déporter sans espoir de retour. Beaucoup d'entre eux gémissaient dans les prisons ; plusieurs y étaient déjà morts de misère ; quinze venaient d'être envoyés en dépôt à Marie-
jeunes gardes nationaux de toute c o u l e u r , auxquels on avait donné le n o m de conscrits de la garde nationale sédentaire.