Les Antilles Françaises, particulièrement la Guadeloupe. Tome III. Partie 1

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( 77 ) pendant douze ans, froisser des opinions dont o n avait été le premier apôtre, vouloir les remplacer

An IX (l80l)

de force, par les idées et les maximes des temps antérieurs , tenter cet acte périlleux, lorsque les sept huitièmes de la force armée n'étaient composés que de noirs, ou de gens de couleur non-propriétaires, n'était-ce pas vouloir refouler les eaux d'un torrent, et s'exposer, en l'obligeant à d é b o r d e r , à s'y faire engloutir? Le mécontentement fut augmenté par la demande d'un emprunt de 3 5 o mille francs, faite le 19 prairial (8 j u i n ) , à la Pointe-à-Pître, et par l'avis q u ' o n se réservait de réclamer un semblable secours de la ville de la Basse-Terre. Les colons s'étaient flattés que

les revenus des propriétés séquestrées,

des

impositions et des douanes ( d o n t le produit p r o mettait de s'élever très-haut, d'après le traité de paix qui rétablissait le commerce avec les EtatsU n i s ) , étaient assez considérables pour dispenser de recourir à la mesure ruineuse et vexatoire des emprunts. A la vérité le capitaine-général s'était plaint au ministre de la marine, d'avoir trouvé la Guadeloupe épuisée par ses guerres, dénuée de ressources, et de ce que ses prédecesseurs avaient, par anticipat i o n , absorbé les revenus d'une année ( I ) .

( 1 ) Mémoire du fournisseur Mallespine, en 1811,


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