Les Antilles Françaises, particulièrement la Guadeloupe. Tome III. Partie 1

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( 4 9 ) impétueuse de son c o l l è g u e , l'obligea de retourner en France au mois de floréal suivant (mai) ( 1 ) . L'ambition de Hugues, débarrassée de ce c o n c u r rent i m p o r t u n , ne connut plus de barrières.

Il

s'entoura de créatures qui flattèrent ses volontés; il créa

une agence

par laquelle il disposa, à son gré,

de la régie des biens des émigrés, des diverses branches de l'administration et des finances, de l'armement des corsaires et de tout le c o m m e r c e qu'il rendit entièrement exclusif ( 2 ) . Il rétablit les douanes, anéanties avec les anciennes institutions, et ne recevant pas les secours qu'il demandait à la métrop o l e , il se borna à exercer, contre les Anglais, la guerre de corsaires, qu'il avait de bonnes raisons p o u r pousser avec activité. La course se fit alors avec éclat et entretint le commerce dans une sorte de splendeur q u i , bien que factice et temporaire, suppléait au déficit que l'absence des institutions coloniales avait

causé

dans les productions du sol. Les neutres furent peu ménagés, et dans les ports même de la c o l o n i e , ils

( 1 ) À son arrivée à Bordeaux, Lebas adressa au directoire, dans le mois de messidor (juillet), un rapport satisfaisant sur l'état de la Guadeloupe. Depuis lors, il a vécu en France, retiré des affaires et peu favorisé par la fortune. (2) Moniteur du 3 germinal an vu.

III.

4

An VI

(1798)


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