Les Antilles Françaises, particulièrement la Guadeloupe. Tome III. Partie 1

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(36) An III

(1794)

rivèrent que pour être témoins de cette fuite. La nuit du 19 au 20 frimaire (10 au 11 décembre), ils s'embarquèrent, dans le plus grand silence, par la poterne du bord de la m e r , fuyant honteusement cette terre, désolée par leurs manœuvres et leurs excès, emportant la malédiction de tous les partis, qu'ils avaient e n c o u r u e , sans en retirer d'autre fruit que d'avoir fait beaucoup de malheureux.

Les Français entrèrent à trois heures du matin dans le f o r t , très-étonnés d'y trouver 76 pièces de gros calibre en b o n état, 75 milliers de p o u d r e , plus de 20,000 boulets, 1,200 gargousses pleines, 150 mille cartouches, 854 fusils, et beaucoup de vivres. Cette conquête ne leur coûtait que 14 h o m mes tués, quelques blessés, et 58 jours d'un siége, prolongé par le manque absolu d'artillerie, dont le mauvais temps avait retardé l'arrivée. Pendant la durée de ce siége, quarante h o m m e s , de M a r i e - G a l a n t e , réfugiés à la Pointe-à-Pître, s'embarquèrent sur des pirogues, mirent pied à terre dans leur î l e , s'emparèrent des batteries, firent prendre la fuite à une frégate et à une corvette, qui y étaient mouillées, et délivrèrent leurs compatriotes de la présence des Anglais ( 1 ) .

( 1 ) Au moment où ils s'emparaient de Marie-Galante, M. Coquille, ex-constituant, et alors commissaire des Anglais dans la c o l o n i e , se donna la mort.


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