Les Antilles Françaises, particulièrement la Guadeloupe. Tome III. Partie 1

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crut devoir se retirer à la Martinique avec quelques gros vaisseaux, à cause de l'hivernage, et chargea

An II

(1794)

le général Graham de continuer les opérations en son absence. Cette diminution de forces navales, enhardit les Français, leur inspira le dessein de devenir à leur tour assiégeans , et d'aller attaquer l'ennemi dans son c a m p , en l'isolant de ses communications avec les deux mers. Tandis que le commandant Leissegues et ses marins , rivaux d'audace et de zèle des soldats dont ils partageaient les dangers, préparaient tout ce qui, dans leur arme, devait c o n c o u r i r à l'exécution du projet, l'intrépide général Pélardy établissait, à la gabarre de la Rivière Salée, une batterie de deux pièces de 1 8 , en face de celle des Anglais. Il forma les troupes sur trois c o l o n n e s , leur donna ses instructions

et s'embarqua le soir du

5 vendémiaire ( 2 6 septembre) à la tète de la p r i n cipale, celle de gauche. Véritables émules des a n ciens Flibustiers, ces braves marins, ces valeureux soldats, montés sur des pirogues et de frêles e m barcations , passèrent de nuit sous le feu de l'escadre anglaise qui était à l'ancre, sans être aperçus , et allèrent débarquer à la G o y a v e . L e général P é lardy se mit aussitôt en marche , et, à la faveur des ténèbres o u des halliers, arriva le lendemain vers midi au Petit Bourg. 11 fondit aussitôt sur l'ennemi sans lui donner le temps de se reconnaître, lui tua

An III

(1794)


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