Les Antilles Françaises, particulièrement la Guadeloupe. Tome III. Partie 1

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feu des batteries et tout près des magasins du c o m - 1809. merce. Le généreux vengeur du droit des gens, l'amiral anglais, c o n ç u t le projet de faire sauter ces deux bâtimens, pour ne pas les attaquer de vive force, s'embarrassant fort peu d'incendier la ville et d'écraser les femmes et les enfans sous les murs de leurs maisons renversées. L e 31 mai, il fit diriger un brûlot, dans la rade, contre les deux flûtes. F a v o risée par une faible brise, la machine infernale s'approchait de son but, et la ville, au comble de l'effroi, attendait, au milieu des plus violentes anxiétés, le m o m e n t de sa destruction ; elle dut son salut à l'intrépidité des commandans des deux bâtimens. Us dirigèrent si bien leurs bordées à la flotaison du brûlot, au moment o ù le vent engouffré de la rivière aux Herbes le faisait donner de la bande, que l'eau de la mer gagna les p o u d r e s ; l'explosion n'eut lieu que partiellement; les deux flûtes et la ville furent sauvées, et les Anglais désappointés. Mais les élémens conjurés semblaient réunir leurs fléaux aux efforts redoublés de l'ennemi, et le 2 septembre 1809, fut un jour funeste par les effets d'un ouragan furieux qui dévasta les établissemens et les plantations. L e p o n t o n sur lequel on avait relégué les lépreux, expulsés de la Désirade par les Anglais, étant prêt à couler b a s , il fallut se résoudre à faire débarquer ces malheureux et dans ce moment de crise, o ù chacun ne songeait qu'à sa sûreté personnelle, il fut impossible de les

c o n f i n e r

en un lieu

séparé. Ils se mirent: à l'abri c o m m e ils purent, et on


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