( An XI
(1803)
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Une amnistie fut accordée aux noirs fugitifs qui rentreraient à une époque fixée. Cette
amnistie
acheva de détruire les derniers élémens de la rev o k e ; elle augmenta
la satisfaction
commune.
T o u t se faisait avec une confiance réciproque et les espérances pour l'avenir étaient sans bornes. La guerre, en rompant momentanément l'oblig a t i o n , toujours onéreuse aux c o l o n i e s , de n'env o y e r leurs productions qu'à leur m é t r o p o l e , et d e ne recevoir que d'elle tous les objets qu'elles c o n somment, devint favorable à la Guadeloupe. Ses ports furent ouverts aux Américains, aux Espagnols , aux Danois et aux Suédois dont la c o n c u r rence augmenta considérablement les objets d'importation, en diminua le prix , et rehaussa celui des denrées coloniales. T o u s les intérêts se dirigèrent vers les cultures et tous les bras libres se préparèrent avec zèle à la défense du territoire contre l'aggression des Anglais; des corsaires furent
armés
pour porter le ravage dans leur c o m m e r c e . L'affluence des étrangers devint telle que la Pointe-àPitre ne tarda pas à se voir un des comptoirs les plus riches et les plus abondans des Antilles. Mais cette prospérité fut de courte durée. La Guadeloupe n'était plus cette colonie guerrière qui, sous le régime extraordinaire de 1 7 9 5 , avait armé un nombre considérable de corsaires pour se créer des ressources et des défenseurs. Devenue colonie agricole, sous un gouvernement réparateur, elle au-