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C H A P I T R E II.
La rupture du traité d'Amiens occasionne le désastre de Saint-Domingue, et fait passer Sainte-Lucie et Tabago au pouvoir des Anglais.— Corsaires de la Guadeloupe. — Expédition malheureuse de Deshayes.
An XI
(1803)
C E T T E paix de 1802, après laquelle les Antilles avaient tant soupiré, ne put d o n c y luire que quelques instans ; o n la vit s'éclipser avec la rapidité d'un beau jour. La perte de Saint-Domingue suivit de près cette rupture et fut le premier désastre dont l'Angleterre eut à s'applaudir, Aux îles du vent, elle courut attaquer à l'improviste Sainte-Lucie, qu'elle enleva d'assaut, le 22 juin 1803, malgré les valeureux efforts du brave général Nogués, à qui les maladies n'avaient laissé qu'une poignée de soldats. Elle prit en même-temps Tabago rocher sans défense o ù commandait César Berthiner;
le général
mais l'attitude imposante qu'of-
fraient la Martinique et la G u a d e l o u p e , malgré les ravages quotidiens de la fièvre jaune, ôta aux A n glais l'envie de les auaquer;
ils se
contentèrent