Les Antilles Françaises, particulièrement la Guadeloupe. Tome III. Partie 1

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surgés, il suffit de simples détachemens pour leur faire,la chasse et protéger les campagnes contre leurs dévastations. L e général en chef, assisté du préfet Lescallier, qui ne l'avait pas quitté depuis son arrivée, n'eut plus à donner des soins qu'au rétablissement de la tranquillité et du b o n ordre. T o u t émigré, que les troubles avaient éloigné de ses f o y e r s , fut rappelé et réintégré dans son b i e n , sans examiner quelle avait été sa conduite antérieure. Les élémens de la c o l o n i e , depuis long-temps c o n f o n d u s , reparurent mieux ordonnés qu'on n'eût osé l'espérer, avant que tant de difficultés n'eussent été vaincues. Mais le général Richepance ne voulut pas en confier le soin aux colons, dont les divisions avaient livré la c o l o nie à l'ambition des Anglais et à la férocité des noirs. Chaque blanc eut un fusil pour défendre son existence et sa propriété, contre les vagabonds. Les gens de couleur, propriétaires, et ceux qui avaient montré, devant les rebelles, qu'on pouvait compter sur leur fidélité, conservèrent leurs armes et furent formés en compagnies séparées. Pour détruire toutes les causes qui pouvaient reproduire la rébellion, il écarta des rangs des troupes françaises les noirs et les mulâtres, à l'exception d'un petit nombre, réservé pour les corvées des cazernes, et de 150 ouvriers dans le corps des sapeurs ( 1 ) . Trois mille soldats noirs furent embar-

( 1 ) Lettre du général R i c h e p a n c e , au ministre, des


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