Les Antilles Françaises, particulièrement la Guadeloupe. Tome III. Partie 1

Page 141

( 135 ) petit nombre de troupes avait empêché de terminer plutôt. Ce fut une journée d'honneur pour Pélage, à qui o n en confia l'exécution : il culbuta l'ennemi sur tous les points et lui enleva , à la baïonnette, la position du Bisdary.

Les rebelles signalèrent leur

retraite par des incendies et des massacres épouvantables. Le 2, au soir, toutes leurs pièces se trouvaient démontées o u enterrées sous les décombres du fort. N'osant pas attendre qu'ils fussent tout-à-fait enfermés, ils l'évacuèrent, à huit heures du soir, par la poterne des Galions, au nombre d'environ 400 h o m mes de troupes réglées, commandés par Delgrès et accompagnés d'une foule de noirs armés de toutes pièces. Delgrès avait ordonné des dispositions pour faire sauter la poudrière aussitôt après l'évacuation , afin d'ensevelir, sous les ruines du fort, 150 prisonniers qu'il y détenait, et d'écraser la ville qui en est peu distante. Mais le capitaine Prudhomme, retenu avec l'aspirant Losach,

qu'il avait

sut, du fond de son

c a c h o t , se ménager des intelligences avec des officiers forcés de rester sous les drapeaux des rebelles. O n lui ouvrit la porte de sa prison, au moment de la sortie de Delgrès; il courut à la poudrière, enleva la m è c h e , mit en liberté les autres prisonniers, s'arma avec eux pour s'opposer à la rentrée de l'ennemi , et baissa le pont-levis. Le général en chef le combla d'éloges, et lui fit reprendre son service auprès de Pélage.

An X

(1802)


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.