Les Antilles Françaises, particulièrement la Guadeloupe. Tome III. Partie 1

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Cependant le général Lacrosse, rencontrant, le jour de son départ, la frégate

the Tamer, l'avait

accostée pour réclamer sa protection, et s'était fait conduire vers l'amiral D u c k w o r t h , qui commandait les forces anglaises à la Martinique. Cette confiance en la générosité britannique fut p u n i e , ainsi qu'elle l'a été dans tous les temps, et l'amiral D u c k w o r t h traita comme prisonnier l'homme qui venait implorer son appui. Déjà le général Lacrosse se trouvait transféré à b o r d d'un vaisseau de 74, prêt à faire voile pour l'Angleterre , lorsqu'un paquebot apporta le premier avis de la signature des négociations d'Amiens. L e général Lacrosse profita de cet heureux événement pour demander à descendre à la Martinique ; mais, repoussé par les habitans, il obtint d'aller à la D o m i n i q u e , o ù il se fit débarquer, le 3 o brumaire ( 2 1 n o v e m b r e ) . L'espoir qu'à cet te proximité la paix ferait naître quelque circonstance assez favorable pour lui permettre de reprendre les rênes du gouvernement de la Guadeloupe , le détermina sans doute à ce parti; mais le séjour qu'il fit dans une île ennemie changea sa position à l'égard de la colonie.

Depuis long-temps il entretenait des

relations avec le gouverneur Andrew Cochrane Johnston. Cet Anglais , un des adversaires de la France les plus p r o n o n c é s , accueillit le général français

et s'empressa de lui offrir un asile,

non par un sentiment, d'hospilalité , niais plutôt dans l'attente que la présence de ce général lui four-


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