Les Antilles Françaises, particulièrement la Guadeloupe. Tome III. Partie 1

Page 103

(97 ) capitaine-général dans la salle de discipline devant laquelle o n se trouvait alors, ferme la porte sur lui

An X (1801)

et prend la clef en disant : personne autre que moi

ne pénétrera dans cette prison ( 1 ) . Cet événement extraordinaire qui se passa, pour ainsi dire, avec la rapidité de l'éclair, plaça Pelage dans

une situation

très - difficile.

Son

autorité

était plus que chancelante; la moindre tentative en faveur du p o u v o i r légitime exposait les jours du général ; Ignace, son féroce geolier, avait acquis un trop puissant empire et les eût sacrifiés l'un et l'autre. Pendant les douze jours que le capitaine-général resta ainsi détenu, il entendit souvent proférer la terrible menace de l'égorger, avec tous les individus arrêtés le 29 vendémiaire. Les révoltés poussèrent l'audace jusqu'à vouloir les faire juger militairement. L a ville ne cessa de trembler p o u r eux et n'osa croire au bonheur de sauver leur personne. Pélage y employa tous ses m o y e n s ; il parvint à obtenir des rebelles qu'ils ne tremperaient

p o i n t leurs mains

dans le sang de leur chef et le renverraient en France sain et sauf. Profitant de ces dispositions favorables, il fit préparer un bâtiment danois pour le rece-

( 1 ) Le mûlatre Delgrés , 1er aide-de-camp du capitainegénéral , fit de vains efforts pour entrer avec l u i , dans la salle de discipline; on le repoussa, et nous le verrons bientôt se mettre à la tête des révoltés. III

7


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.