Les Antilles Françaises, particulièrement la Guadeloupe. Tome I

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(36) grosse qu'un œuf de pigeon et plus pointue. Le coton se forme et s'enfle dans la bogue qu'il fait crever et ouvrir en trois ou quatre houpes, aussitôt qu'il est mûr, ce qui a lieu dix mois après la plantation, et quelquefois plutôt. suivant la bonté du terrain. Chaque bogue contient de cinq à sept graines noires ou vertes, selon l'espèce ; ces graines sont grosses comme un petit pois, mais plattes et couvertes d'aspérités, auxquelles le coton est adhérent. Quand les bogues sont bien ouvertes, ce qui arrive le plus ordinairement en mars et avril, on commence la récolte, afin d'éviter la pluie qui tache et rougit le coton, et le vent qui le disperse. Cet arbuste demande un sol sec, p i e r r e u x , exposé au levant, et déjà épuisé par une culture antérieure ; dans un terrain gras et vierge, il pousserait tropide bois et pas assez de fruits. La sécheresse ne lui fait aucun tort, la pluie ne l'empêche pas de mûrir, mais elle le gâte quand il est ouvert. L a récolte faite, on sépare le duvet de la semence , par le moyen d'un instrument composé de deux rouleaux en bois parallèles et tournant en sens opposé. On y fait passer le coton, et comme l'espace entre les deux rouleaux n'est pas suffisant pour admettre la semence, elle se sépare et tombe. On charpisse ensuite le duvet, pour le purger de toute substance étrangère , et on en fait des balles d'environ 1OO kilogrammes pesant, qu'on livre au commerce.


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