(3o) L e cafier se propagea dans les autres îles jusqu'à Saint-Domingue. On dit cependant, qu'il avait été porté dès 1 7 1 5 dans celte dernière île. On le trouva à l'île Bourbon, où il croissait naturellement ; mais on ne connut le prix de ce trésor que vers 1 7 1 5 , par des voyageurs revenant d'Arabie ( I ) . La semence du cafier ne lève point, si elle n'est mise en terre toute fraîche avec sa cerise, dans un sol humide, g r a s , profond et sous un climat sans hiver. Il se plaît plus particulièrement dans les lieux élevés, frais , sujets aux pluies, et s'éleverait de douze à quinze pieds , si on n'avait soin de tronquer la tige pour faire pousser plus de rameaux et de fruits. 11 lui faut trois ans avant d'être en rapport, et ce rapport n'est complet que de quatre à six ans. Chaque pied donne, aux Iles de vent, de-
ture
du café
et pour
sa distribution
dans la colonie.
Ce fut donc
en 1 7 2 3 qu'il s'acquitta de cette mission. Ce vertueux citoyen jouit longtemps de la satisfaction d'avoir enrichi les colonies de cette branche inapréciable de
culture et de
commerce;
mais ce fut là sa seule récompense. Il mourut pauvre et ignoré à la Martinique, à l'âge de 9 7 a n s , en 1 7 7 5 . En projetta de lui élever un m o n u m e n t , d'exécution. Esmenard, dans son Poëme
1804,on
ce projet n'eut point de la Navigation,
a
peint en beaux vers l'admirable dévouement de Declieux. (1) Billiard, Voyage
aux Colonies
orientales,
page, 1 0 1 . On
y introduisit aussi le cafier de Moka en 1 7 1 7 , et ce ne
fut
qu'en 1 726 que Bourbon commença à livrer du café au commerce.