Les Antilles Françaises, particulièrement la Guadeloupe. Tome I

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Me repousser toutes les plantes qu'elle reçoit d'Europe ; celles qu'on parvient à y faire croître, à force de soins, y dégénèrent de même que les animaux de nos p a y s , tandis que tout ce qu'on lui envoie d'Afrique ou de l'Inde, y acquiert le développement le plus heureux. Les productions étrangères les plus riches lui viennent toutes de ces deux contrées ( I ) ; très-peu de soins suffisent pour les faire prospérer ; le choix des terrains, les engrais, les arrosemens, la taille et la greffe sont à peu près i n connus dans cette température ; la nature et le climat sont seuls chargés des frais de la végétation. Sa précoce activité ferait peut-être croire que les végétaux ne sont pas suffisamment digérés par la nature, comme l'a dit Reynal. Qu'on se détrompe, cette prévoyante mère ne laisse jamais rien à désirer; elle a même pourvu d'une constitution et d'une écorce plus robustes, les plantes et les fruits placés entre les tropiques , pour les garantir contre

tamment chargée de raisins m u r s , de raisins v e r t s , et de fleurs. Aux Antilles, la vigne porte deux fois par a n , et quelquefois trois en quatorze mois. (I) Ce ne peut pas être par analogie de c l i m a t , puisque celui de l'Inde accueille mal toutes les plantes des Antilles. Celles qu'on a essayé d'y transplanter, éprouvent une lenteur et des difficultés singulières dans leur naturalisation, et y dégénèrent, tandis que toutes celles introduites de l'Inde aux Antilles, croissent et y prospèrent avec une étonnante rapidité.

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