Les Antilles Françaises, particulièrement la Guadeloupe. Tome I

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( 398 ) criers, il est impossible qu'il n ' y en ait pas toujours. A l'ouverture d'une succession patrimoniale, un des cohéritiers, ordinairement l'aîné des survivans aux père et m è r e , profite du bénéfice de la déclaration du roi, du 2 4 août 1 7 2 6 , pour acheter les immeubles indivis, à termes et à intérêts, qu'il ne peut pas toujours p a y e r , s'il n'a d'autres ressources que les produits de sa nouvelle propriété ; c'est ce qui fait que la presque totalité des dettes des colonies grèvent les habitations sucrières, et sont de familles à familles. Une autre de leurs causes originaires, provient de ce q u e , généralement, dans tous les cas de succession ou de mutation de propriété, les immeubles sont estimés à un prix excessif pour donner plus de valeur à un bien déjà grevé et offrir, en apparence, plus de garanties au commerce. Ce mode d'estimation forcée est favorisé par l'existence de vastes bâtimens qu'on ne peut construire aux colonies qu'à grands frais. Les dettes se perpétuent et s'accroissent par une infinité d'accidens q u i , sous les tropiques, sont toujours indépendans de la volonté et de la prévoyance des colons ; les ouragans détruisent souvent les espérances du débiteur, et les moyens de se libérer ; le poison, qui mine sourdement l'existence des colonies, tient sans-cesse le propriétaire en alarmes ; les épidémies se manifestent fréquemment parmi les nègres et les bestiaux.


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