Les Antilles Françaises, particulièrement la Guadeloupe. Tome I

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( 359 ) le droit d'avoir un député à la chambre des représent a n s , qui pourrait y discuter avec fruit les intérêts qu'il serait chargé de défendre. Ce mode, vraiment constitutionnel, serait sans dangers, satisferait pleinement les colons, et lierait davantage les établissemens français d'outre-mer à leur métropole. Le choix des principaux chefs des colonies offre deux inconvéniens également g r a v e s , celui de porter sur des sujets étrangers à leur s o l , à leur climat, à leur population et à leur administration ; et celui de se fixer sur des sujets créoles ou ayant des propriétés et de grands intérêts dans l'île où ils commandent. Quelque désir du bien qu'aient les chefs étrangers aux colonies, ne pouvant marcher qu'en tâtonn a n t , ils cherchent à s'instruire en consultant leurs alentours ; mais le m é r i t e , qui est modeste, se cache, et attend toujours qu'on l'appelle, tandis que l'intrigue assiège sans cesse la porte des puissans. L'occasion de faire le bien, si rare, si diffic i l e , s'échappera malgré e u x , et ils trouveront à chaque instant celle de faire le mal. La colonie aura long-temps à souffrir de leurs premiers essais, et lorsqu'ils auront acquis de l'expérience, ils seront remplacés par d'autres nouveaux venus, dont l'éducation coloniale sera tout aussi fatale à leurs administrés. L'expérience du passé avait démontré au gouvernement le danger d'appeler, aux premiers emplois


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