Les Antilles Françaises, particulièrement la Guadeloupe. Tome I

Page 355

( 331 ) aux bâtimens un abri très-sûr. L'île n'a pas de r i vières ; il y coule des ruisseaux qui ne tarissent jamais, et qui vont se perdre à la mer ou dans les étangs. L'eau en est limpide, quoique un peu saumâtre, cependant les nègres n'en boivent pas d'autre, et n'en sont point incommodés. Plusieurs étangs salins y sont très productifs ; le plus grand a environ 5ooo toises de tour, et pourrait fournir une immense quantité de sel, puisqu'en 1 7 9 6 , les droits de sortie sur ce sel montèrent à 25 mille piastres ( 1 3 5 , 0 0 0 fr. ) . L'île contient 9500 carrés de terre ; ses productions principales consistent en sucre ; on y recueille un peu de coton ; le rum qui s'y distille est aussi bon que celui des colonies anglaises, sans en excepter aucune, et son tabac est réputé le meilleur des Antilles, mais il y croît en petite quantité. Les Français et les Hollandais, qui habitent SaintM a r t i n , n'entretiennent aucun commerce avec leur métropole ; tous leurs produits se vendent aux colonies voisines. Les légumes et les fruits y sont rares, mais excellens ; le poisson y est abondant ; la race des bœufs est belle et nombreuse ; les troupeaux de moutons y sont considérables ; la viande en est exquise et renommée ; il y a en quantité des chèvres et des cochons ; les chevaux sont petits, mais vifs, bien faits et produisent beaucoup ; la volaille et le gibier sont très-communs à Saint-Martin. Cette île était déserte, lorsque le commandeur de


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.