Les Antilles Françaises, particulièrement la Guadeloupe. Tome I

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leurs bâtimens de guerre mouillaient tout auprès, sous la protection du Vieux-Fort. L'extrême insalubrité de ce morne, qui reçoit toutes les émanations morbifiques des eaux stagnantes et croupies des basfonds, occasiona une mortalité considérable parmi les vainqueurs, et leur fit abandonner cet établissement ; mais ce ne fut qu'après l'avoir détruit si complettement, qu'il n'en reste pas même de traces. L'existence indépendante dont cette île jouit pendant deux a n s , depuis le mois de mars 1808 jusqu'au mois de mars 1 8 1 0 , époque à laquelle les Anglais la réunirent à la Guadeloupe, prouva aux habitans que cette séparation ne peut être à leur avantage. Ils virent que Marie-Galante est incapable de se suffire à elle-même, et qu'elle a tout à gagner d'être réunie à la Guadeloupe, où elle trouve des ressources pour tous ses besoins. En vertu du traité de Paris de 1814, les Anglais la restituèrent avec la Guadeloupe, après l'avoir démunie de tout. Ils s'en emparèrent encore au mois de juillet 1 8 1 5 , et la rendirent de nouveau en 1816. Depuis le fameux ouragan de 1777 jusqu'à l'époque de la révolution, l'île de Marie-Galante ne produisit, année commune, que 3,000,000 au plus de café, et c'était sa culture principale, à laquelle elle a successivement, et de préférence, substitué celle du sucre. En 1 8 1 6 , elle n'avait que 29 sucrer i e s , et 300 habitations à café ou à coton. En 1822 on y comptait 53 sucreries, et seulement 248 manu-


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