Les Antilles Françaises, particulièrement la Guadeloupe. Tome I

Page 306

( 282 ) par la résistance, et la roue, employant plus de temps à faire sa révolution, reçoit une plus grande quantité d'eau. Le rapport d'un moulin ordinaire est de 4 à 5oo formes de sucre par semaine, du poids de 52 à 54 livres chacune. Les habitans qui s'en servent ont l'avantage de se passer de mulets, et de pouvoir leur substituer des boeufs pour les charrois. Le moulin à bêtes s'arrête quand il est trop chargé, parce que les animaux ne reçoivent pas de forces nouvelles à proportion de la résistance qu'ils éprouvent. L'usage en est très-dispendieux, par le nombre des bestiaux qu'il exige, et par les pâturages qu'il faut pour les nourrir. Mais les frais d'établissement d'un moulin de cette espèce ne s'élèvent guère qu'à la moitié de çe que coûte un moulin à eau. Celui à bêtes a bien là force qu'il faut pour exprimer le suc des cannes, mais son effet est lent, et à peine fournit-il à un équipage de chaudières bien monté. Le moulin à eau serre mieux, plus également, et peut fournir à deuxéquipagesb; il faut donc deux moulins à bêtes, pour produire l'effet d'un seul mû par l'eau. Le moulin à vent est le moins dispendieux ; mais la puissance qui le meut est rarement suffisante, et n'agit pas dans tous les temps. Ce moulin a d'ailleurs un défaut irremédiable, c'est que le mouvement n'est jamais égal. Le moulin à vapeur serait le plus avantageux de tous, par l'économie de bras et de bestiaux qu'il procure, et parce que son effet est plus puissant et


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.