Les Antilles Françaises, particulièrement la Guadeloupe. Tome I

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(246) Les points élevés de la Grande-Terre sont formés par deux groupes de monticules jetés, au hasard, au nord et au sud, et dont la hauteur n'est guère que de 1oo pieds;celui du sud, plus étendu et plus élevé, se prolonge à deux lieues vers l'est, s'abaisse insensiblement et se termine par une langue de terre appelée la Pointe-des-Châteaux. Toutes les hauteurs voisines de la mer sont composées de madrépores pétrifiés qui ont acquis la dureté de la pierre de taille ordinaire. Cette partie peut être cultivée presque en entier, et renferme 25 lieues carrées de terres excellentes ; elle est bornée par un développement de côtes de 4o à 45 lieues. Aucune rivière ne l'arrose ; quelques sources ou ruisseaux, et despuits d'une eau saumâtre, communiquant sans doute par infiltration avec les eaux de la mer,sont la seule ressource qu'on y ait pour l'arrossement des jardins et pour les usages domestiques. Les habitans ont tous le soin de recueillir, dans des réservoirs ou dans des citernes, les eaux, pluviales qui suffisent à leurs besoins. Moins soigneux pour leurs nègres, la plupart réunissent ces eaux dans des mares ou des bassins creusés en terre, dont le soleil a bientôt pompé les parties les plus légères, pour n'y laisser qu'une eau bourbeuse et croupie ; cette eau devient promptement fétide et occasione souvent des -maladies qui ravagent les ateliers. Privée de montagnes et de forêts, lés pluies y sont


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