Les Antilles Françaises, particulièrement la Guadeloupe. Tome I

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(243) tiers, mais les plus riches habitans le repoussent par une vanité ridicule ; cependant.il n'y a presque pas d'endroit où l'on ne paisse s'en servir. Dans les Cévennes, on cultive avec les bœufs, jusque sur les plus hautes montagnes, et nous avons déjà dit qu'on pourrait d'abord employer des paysans européens pour diriger la charrue; car à l'exception des côtes de l'O. et du N.-E., dont il est facile d'éviter la pernicieuse influence, on jouit dans le reste de l'île, de l'air le plus salubre qu'on puisse respirer dans les Antilles, La chaleur est tempérée par la fraîcheur des rivières, et, si les Européens savaient se garantir des excès où les entraîne la facilité des jouissances, ils y redouteraient, beaucoup moins qu'ailleurs, les effets, du climat, surtout en ne s'exposant pas trop à la chaleur du jour. L'intempérance et le passage subit du chaud au froid font périr les soldats et les matelots nouvellement arrivés d'Europe ; altérés et couverts de sueur par la marche ou le travail, ils boivent ou se mettent dans un courant d'air pour se soulager, et presqu'aussitôt la fièvre les saisit et les tue. Les forêts de la Guadeloupe sont, après celles de Sainte-Lucie, les plus considérables des Antilles; mais rien n'est réglé pour leur exploitation, et si on ne se hâte d'y porter un œil attentif, on verra disparaître toute la partie basse de ces forêts, et avec elles la salubrité de l'air et l'abondance des eaux. Beaucoup d'habitations sont ornées de belles al16


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