Les Antilles Françaises, particulièrement la Guadeloupe. Tome I

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(195) et au milieu des halliers qui couvrent la p l a g e , on trouve encore les restes d'une tour, dite du père Labat, que ce moine ingénieur fit construire en 1703, pour couvrir les deux habitations que son couvent possédait dans ce quartier, et les garantir des ravages des Anglais qui les avaient brûlées, avec une espèce de fureur, en 1 6 9 1 . Ces deux sucreries, appelées le Grandet le Petit - Marigot, comptaient, avant la révolution, l'une 4 0 0 et l'autre 300 nègres. Le peu qui en restait ayant été érparti sur les trois autres habitations de l'état, elles sont demeurées, pendant long-temps, dans un état d'abandon absolu ; mais le Grand-Marigot vient d'être rétabli en sucrerie par un fermier qui y a fait de grands établissemens depuis 1820. Le Petit-Marigot est loué, par lots, à divers particuliers qui y plantent des vivres, ou y sèment des herbes de guinée. Il paraît que ces deux habitations étaient réputées autrefois pour la bonté de l'air qu'on y respirait, puisque les militaires en convalescence y étaient envoyés ; elles ne le sont maintenant que pour leur insalubrité. En suivant la côte, on arrive à l'embouchure de la rivière du Baillif, qu'on appelait anciennement la Petite-Rivière. Elle prend sa source à environ une lieue et demie dans les hauteurs du GrosMorne, coule le long de la montagne Saint-Robert, et se jette dans la mer près du petit bourg 13


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