Les Antilles Françaises, particulièrement la Guadeloupe. Tome I

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(157) ce leure de la philantropie anglaise, dont l'humanité consiste à pouvoir s'abreuver seule des sueurs et du sang de la race noire. Elle veut se prémunir en Afrique contre les catastrophes présumables de l'Inde, et asseoir sa domination sur les ruines du monde, qu'elle presse de toutes parts. Déjà les colonies dont la prospérité fit jadis la splendeur des Portugais, la puissance de CharlesQuint, la richesse de la Hollande, et où le pavillon français flottait avec gloire, sont devenues la proie de l'Angleterre, ou ont déclaré leur indépendance ; car l'Angleterre elle-même a été quelquefois surprise, au milieu de ses machinations, et devancée par les événemens, qui ont changé l'aspect de l'ancien et du nouvel hémisphère. Les colonies qui formaient autrefois une portion nécessaire de la politique européenne y entrent pour peu de chose aujourd'hui, et en sont à peine unepartie accessoire. Leurs produits, jadisbornés à ce qu'on retirait des Antilles, qui ne pouvaient pas suffire à la consommation, ce qui assurait leur prospérité, se trouvent aujourd'hui en abondance sur tous les marchés de l'Asie. Ils seront bientôt privés de tout espoir d'écoulement, par la concurrence des établissemens d'Afrique, surtout de ceux d'Egypte, qui sont plus près de nous, et quine tarderont pas à verser leurs produits dans le commerce. L'Egypte ne veut plus s'en tenir aux avantages certains qu'elle tirait de son riz et de ses grains ; elle prétend y joindre les produits éventuels du


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