Les Antilles Françaises, particulièrement la Guadeloupe. Tome I

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(151) Martinique, qu'il lui convenait de garder, et de combien de vexations n'accabla-t-elle pas la Guadel o u p e , dont elle ne pouvait maitriser les sentimeus français, pour la forcer à se perdre comme SaintDomingue ? Les moyens coërcitifs qu'elle a récemment employés à la J a m a ï q u e , pour y étouffer tout germe de liberté ; la dureté avec laquelle elle a fait pendre ou fusiller tous ceux qui pouvaient être portés à l'indépendance, et la rigueur exercée envers tous les esclaves, dans ses colonies, dévoilent les vrais motifs qui la font agir. Si l'on pouvait encore se méprendre sur sa prétendue philantropie, qu'on se rappelle avec quelle hâte elle mit à profit les dernières années qui précédèrent sa proposition sur la traite, et le temps même où on discutait cette question, pour approvisionner ses îles d'un nombre immense d'esclaves, et surtout de femmes, afin de pouvoir se passer de la traite, au moment de son abolition. Car l'Angleterre ne se dissimule pas que les Antilles ne peuvent, se maintenir sans cultivateurs africains? Aujourd'hui que les vues gigantesques de la Russie, et son ascendant sur la Perse ne permettent pas au cabinet anglais de mettre en doute la possibilité d'une invasion hyperboréenne dans l'Inde, où sa puissance n'est basée que sur la terreur et la cruauté, elle proclame avec ostentation le philantropique projet de civiliser l'Afrique. Mais ce voile d'humanité couvre l'avare dessein de recom-


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