Les Antilles Françaises, particulièrement la Guadeloupe. Tome I

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(15o) l'autre mesure consommeraient eux-mêmes la ruine de leurs propres établissemens. Mais aussitôt qu'elle eut atteint ce but, l'Angleterre cessa de parler de l'abolition de l'esclavage, tandis que par ses insinuations auprès de la population noire de Saint-Domingue, et ses intrigues auprès de Toussaint-Louverture, elle hâtait l'instant où cette riche colonie, devait être perdue pour sa rivale. Si tous les mémoires du temps, si toutes les histoires de Saint-Domingue ne fournissaient pas assez de preuves de cette perfidie, ne suffirait-il pas du discours que le duc de Clarence, fils du roi d'Angleterre, prononça à la chambre des p a i r s , le 23 mai 1 8 o 3 , lorsque ce prince déclara sans détour, que la destruction de Saint-

Domingue était l'ouvrage de la politique

anglaise,

et réclama pour son p a y s , le honteux honneur d'a-

voir soulevé cette colonie, pour en exproprier la France ? La nuée d'agens que cette puissance a toujours à sa solde, pour pervertir l'esprit des colonies qui ne sont pas soumises à son sceptre, pour travailler sans relâche à les anglomaniser et les disposer, de l o i n , à un changement de domination, ou faute de m i e u x , à un soulevement coutre leurs métropoles, n'est-elle pas un des leviers qu'elle tient toujours en action pour parvenir à ses fins ( I ) ? Q u e de faveurs n'accorda-t-elle pas en 1794 à la

(1) Voir l'Europe

et ses colonies,

en 1822, tom. 2, p. 2o5.


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