Les Antilles Françaises, particulièrement la Guadeloupe. Tome I

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(149) tari les ruisseaux de sang qu'elle a versé dans l'Inde? A-t-elle mis un terme aux guerres de dévastation qu'elle y fait depuis un siècle, moins encore aux monarques, qu'aux plus doux, aux moins inoffensifs des peuples ? Les noms du lord Clive et de quelques -uns de ses successeurs ont-ils cessé de faire pâlir ceux des Tibère et des Néron? A quel titre quinze millions d'Anglais prétendent-ils avoir le droit d'asservir cinquante millions d'Indiens? de détrôner les rois de ces contrées et d'affranchir leurs sujets du serment de fidélité? La F r a n c e , objet de tant de jalousies, était, disait-on hier encore, trop grande, trop menaçante. Où vont les limites de l'empire Russe ? Quelles î l e s , quels contiuens doivent être les bornes de la puissance britannique ? On l'a d i t , et il faut le répéter, parce que cela est v r a i , l'Angleterre n'a cherché, dans l'abolition de la t r a i t e , que la ruine des colonies étrangères : elle a voulu paralyser le commerce des autres puissances, et étendre sur tout l'univers son monopole exclusif. Plus particulièrement jalouse de l'état florissant de Saint-Domingue, qu'elle voyait figurer pour 160 millions par an dans la balance commerc i a l e , elle saisit l'instant où la F r a n c e , en révolution, proclamait la liberté et l'égalité, pour agiter avec éclat la question de l'abolition de la traite ; elle eut soin de discuter aussi l'abolition de l'esclavage, persuadée que les Français exaltés ne résisteraient pas à ses suggestions ; et en adoptant l'une et


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