Les Antilles Françaises, particulièrement la Guadeloupe. Tome I

Page 169

I

(145) époques, des sommes considérables pour l'entretien de ce monstrueux trafic ; il reçut, en 1750, des améliorations tellement grandes par les encouragemens que lui donnèrent, encore une fois, les actes du parlement ( 1 ) , que l'Angleterre l'accapara presque en entier. Les Français, plus humains (c'est toujours le même Anglais qui p a r l e ) , s'étaient réunis aux Portugais pour faire une convention avec les Africains, qui s'engagèrent à leur vendre les esclaves qu'ils destinaient à leur servir de nourriture. Le gouvernement, français n'accorda le premier privilége pour la traite que le 11 novembre 1673, et pendant long-temps ce commerce eut peu d'étendue ; mais après la paix d'Utrecht, en 1 7 1 3 , l'Europe, donnant un essor plus vaste à ses expéditions mercantiles, porta son pavillon dans toutes les mers, et s'occupa des Antilles avec un intérêt plus actif. Alors, à la honte de l'humanité, s'ouvrit, avec une espèce de fureur, une concurrence sacrilége dans l'achat des esclaves, et, il faut bien le dire aussi, de cette époque date la prospérité des colonies, mais à quel prix cette prospérité a-t-elle été acquise? quel Européen pourra jamais contempler sans horreur le hideux tableau d'un navire négrier au moment où il arrive de la traite ?

(I) Bryan Edwads, pag. 196 et 1 9 7 . I.

1 0


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.