Les Antilles Françaises, particulièrement la Guadeloupe. Tome I

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(118) t-on pas vu négliger de tendres épouses, pour deviles concubines qu'ils ne rougissent pas de leur associer ! Le créole pousse le point d'honneur à l'excès, ne se dément jamais dans l'exercice de l'hospitalité, et accueille les étrangers avec une grâce admirable. Il leur prodigue tout, et ses mœurs, en ce point, comme en beaucoup d'autres, ressemblent assez à celles du Caraïbe q u i , après vous avoir fait partager son repas, voulait encore vous en faire emporter les debris (I). Mais que d'aventuriers ont souvent abusé de cette confiante bienveillance, et ont appris qu'il fallait apporter plus de précaution dans l'accueil qu'il convient de faire à de nouveaux venus ; il est vrai que les colonies ne reçoivent p l u s , comme autrefois, l'écume de la nation. On y compte aujourd'hui un grand nombre de planteurs et de négocians biens n é s , anciens militaires, que la révolution ou la guerre y ont déposés, ou d'autres q u i , ne voulant qu'y passer, s'y sont fixés par le charme attaché au séjour de ces îles. Le luxe n'est général que chez les femmes, parmi lesquelles il serait difficile qu'il fît plus de progrès. Le colon est très-simple dans son intérieur, car ses richesses ne sont que fictives, et il ne vit souvent

(1) Cette coutume paraît s'être conservée aux colonies, et il est assez d'usage, dans les banquets, que les convives fassent disparaître les débris du dessert.


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