Les Antilles Françaises, particulièrement la Guadeloupe. Tome I

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(115) par l'arbitraire qui y tient lieu de justice, par la routine et les préjugés locaux, par les passions des chefs, souvent même par leur impéritie ou leur cupidité. Le climat et le sol énervent l'homme, les institutions l'y dégradent, et il est très-difficile, pour ne pas dire impossible, d'y garantir les livres de l'humidité, des vers et des insectes. DES EUROPÉENS.

Les Européens qui habitent les colonies diffèrent beaucoup de ceux qui restent en Europe. Entraînés par le goût des jouissances, qu'ils trouvent singulièrement faciles, ou accablés par des embarras et des travaux que l'appât du gain redouble chaque jour, leurs forces physiques ne peuvent résister longtemps aux feux d'un climat brûlant, qui enflamme leur tempéramment, et abrège les jours de ceux qui n'ont pas grand soin de réparer la perte des parties acqueuses, que la chaleur attire, et que dissipe une transpiration continuelle. Leur sang devient beaucoup trop épais, et contracte une qualité vicieuse, qui peut à chaque instant mettre leur vie en péril. S'ils ne succombent pas sous les coups de la fièvre jaune ; s'ils échappent aux tristes effets du ténesme, de l'épuisement, des douleurs d'estomac et des obstructions au foie, si communes aux Antilles ; leurs dispositions naturelles s'exaltent par l'in8


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