Les Antilles Françaises, particulièrement la Guadeloupe. Tome I

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vendre aux Antilles comme esclaves, quoique ces peuples fussent libres. Ces Brésiliens n'avaient de sauvage que le nom et l'extérieur ; naturellement g a i s , leur grande communication avec les Portugais et la vivacité de leur esprit, les avaient rendus plus policés que tous les autres. Pourvu qu'on les traitât avec douceur, sans jamais leur parler de leur esclavage, ils en supportaient la condition avec assez de patience, prêts à tout faire, excepté à travailler à la terre. On les achetait, de préférence, pour les occuper à la pêche, à la chasse et à tous les ouvrages d'adresse. Leurs femmes étaient des trésors pour les ménages des colons; mais les Brésiliens en étaient si jaloux, qu'ils auraient tué, sans balancer, tout blanc qui aurait tenté leur fidélité (I). DES

ENGAGÉS.

Pour se procurer les bras nécessaires à l'exploitation des terres, on fut donc obligé de continuer l'usage qui s'était établi dès le principe, d'avoir des serviteurs Européens q u i , sous le nom d'engagés, étaient employés aux cultures. Cette coutume, qui eut force de l o i , voulait que tout individu d'Europe, attiré aux îles par l'appât de la fortune, et qui

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(1) Dutertre, tome 2 , pages 484 et suivantes.


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