Les Antilles Françaises, particulièrement la Guadeloupe. Tome I

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(108) tout ce qu'on connaîtra jamais de certain sur l'origine de cette nation anéantie. Les Caraïbes avaient la peau d'un jaune-clair tirant sur le bistre, les y e u x noirs et p e t i t s , les dents blanches et bien rangées, les cheveux noirs, plats et luisans ; ils n'avaient ni barbe, ni poils sur le reste du corps, et leur physionomie était triste comme celle de tous les peuples du tropique. Quoique de taille m o y e n n e , ils étaient forts et vigoureux. Pour se garantir des insectes, ils s'enduisaient de roucou. Les Caraïbes exigeaient la soumission la plus absolue de leurs femmes ; elles étaient chargées de tous les travaux du ménage et ne pouvaient pas se permettre de manger en présence de leurs maris. Ces peuples n'étaient, soumis à aucune autorité, n'avaient aucune forme de gouvernement, et v i vaient égaux entr'eux, ne connaissant pas d'état plus heureux. Chaque famille formait un hameau appelé karbet où le plus ancien commandait. Leur courage était féroce et vindicatif ; ne s'occupant que de chasse et de pêche, accoutumés dès l'enfance au métier des armes, la guerre était le principal objet de leur existence, la paix n'était qu'une trève pour se préparer à de nouvelles cruautés. Ils élisaient, pour la g u e r r e , un grand capitaine, qui conservait ce titre toute sa vie. Leur ardeur dans le combat se changeait en fureur sanguinaire ; ils dévoraient le corps de leurs ennemis tués ou faits


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